La fin d'une vraie et pure Comédie ; |
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Comment
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Je m'offre à vous mener l'un de ces jours à la Comédie, si vous voulez, aussi bien on en doit jouer une nouvelle, que je serai bien aise, que nous voyions ensemble. |
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Comment
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Je ne sais si je me trompe ; mais vous avez toute la mine d'avoir fait quelque Comédie. |
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Comment
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Qui m'a pris à dîner, de voir la Comédie, |
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Comment
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Je ne suis pas si délicate, Dieu merci ; et je trouve pour moi, que cette Comédie serait plutôt capable de guérir les gens, que de les rendre malades. |
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Comment
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Et dans le vrai de la chose, est-il un esprit si affamé de plaisanterie, qu'il puisse tâter des fadaises dont cette Comédie est assaisonnée ? |
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Question
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Pour moi je n'ai pas tant de complaisance, et pour dire ma pensée, je tiens cette Comédie une des plus plaisantes que l'Auteur ait produites. |
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Comment
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Croyez-moi ma chère, corrigez de bonne foi votre jugement, et pour votre honneur, n'allez point dire par le monde que cette Comédie vous ait plu. |
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Comment
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On est ravi de découvrir ce qu'il y peut avoir à redire ; et pour tomber dans l'exemple, il y avait l'autre jour des Femmes à cette Comédie, vis-à-vis de la Loge où nous étions, qui par les mines qu'elles affectèrent durant toute la Pièce ; leurs détournements de tête ; et leurs cachements de visage, firent dire de tous côtés cent sottises de leur conduite, que l'on n'aurait pas dites sans cela ; et quelqu'un même des Laquais cria tout haut, qu'elles étaient plus chastes des oreilles que de tout le reste du corps. |
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Comment
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Sur la Comédie de L'École des Femmes. |
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Comment
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Car enfin, j'ai ouï condamner cette Comédie à certaines gens, par les mêmes choses, que j'ai vu d'autres estimer le plus. |
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Comment
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Mais, Marquis, par quelle raison, de grâce, cette Comédie est-elle ce que tu dis ? |
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Question
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Apprends, Marquis, je te prie, et les autres aussi, que le bon sens n'a point de place déterminée à la Comédie ; que la différence du demi-Louis d'or, et de la pièce de quinze sols, ne fait rien du tout au bon goût ; que debout et assis on peut donner un mauvais jugement ; et qu'enfin, à le prendre en général, je me fierais assez à l'approbation du Parterre, par la raison qu'entre ceux qui le composent, il y en a plusieurs qui sont capables de juger d'une pièce selon les règles, et que les autres en jugent par la bonne façon d'en juger, qui est de se laisser prendre aux choses, et de n'avoir ni prévention aveugle, ni complaisance affectée, ni délicatesse ridicule. |
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Comment
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J'enrage de voir de ces gens qui se traduisent en ridicules, malgré leur qualité ; de ces gens qui décident toujours, et parlent hardiment de toutes choses, sans s'y connaître ; qui dans une Comédie se récrieront aux méchants endroits, et ne branleront pas à ceux qui sont bons ; qui voyant un tableau, ou écoutant un concert de musique, blâment de même, et louent tout à contre-sens, prennent par où ils peuvent les termes de l'Art qu'ils attrapent, et ne manquent jamais de les estropier, et de les mettre hors de place. |
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Comment
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Il veut qu'on le consulte sur toutes les affaires d'esprit ; et je suis sûre que si l'Auteur lui eût montré sa Comédie, avant que de la faire voir au public, il l'eût trouvée la plus belle du monde. |
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Comment
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Enfin, Chevalier, tu crois défendre ta Comédie, en faisant la satire de ceux qui la condamnent. |
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Comment
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Mais encore, entre nous, que pensez-vous de cette Comédie ? |
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Question
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Avouez, ma foi, que c'est une méchante chose que cette Comédie. |
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Comment
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Je me donne souvent la Comédie à moi. |
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Comment
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Aussi, Madame, n'ai-je rien dit qui aille à vous ; et mes paroles, comme les Satires de la Comédie, demeurent dans la thèse générale. |
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Comment
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La Tragédie, sans doute, est quelque chose de beau quand elle est bien touchée ; mais la Comédie a ses charmes, et je tiens que l'une n'est pas moins difficile à faire que l'autre. |
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Comment
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Assurément, Madame, et quand pour la difficulté vous mettriez un plus du côté de la Comédie, peut-être que vous ne vous abuseriez pas. |
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Comment
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Moquons-nous donc de cette chicane où ils veulent assujettir le goût du public, et ne consultons dans une Comédie que l'effet qu'elle fait sur nous. |
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Comment
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Pour moi, quand je vois une Comédie, je regarde seulement si les choses me touchent, et lorsque je m'y suis bien divertie, je ne vais point demander si j'ai eu tort, et si les règles d'Aristote me défendaient de rire. |
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Comment
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Je dis bien que le grand art est de plaire, et que cette Comédie ayant plu à ceux pour qui elle est faite, je trouve que c'est assez pour elle, et qu'elle doit peu se soucier du reste. |
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Comment
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