V05-28
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V05-28
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Oui, mon cœur s'est ému, dès le moment que vous avez ouvert la bouche ; et notre Mère, que vous allez ravir, m'a mille fois entretenue des disgrâces de notre Famille.
Le Ciel ne nous fit point aussi périr dans ce triste naufrage ; mais il ne nous sauva la vie que par la perte de notre liberté ; et ce furent des corsaires qui nous recueillirent, ma Mère et moi, sur un débris de notre Vaisseau.
Après dix ans d'esclavage, une heureuse fortune nous rendit notre liberté, et nous retournâmes dans Naples, où nous trouvâmes tout notre bien vendu, sans y pouvoir trouver des nouvelles de notre Père.
Nous passâmes à Gênes, où ma Mère alla ramasser quelques malheureux restes d'une succession qu'on avait déchirée ; et de là, fuyant la barbare injustice de ses Parents, elle vint en ces lieux, où elle n'a presque vécu que d'une vie languissante.
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<p class="speaker">Mariane</p>
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Oui, mon cœur s'est ému, dès le moment que vous avez ouvert la bouche ; et notre Mère, que vous allez ravir, m'a mille fois entretenue des disgrâces de notre Famille.
Le Ciel ne nous fit point aussi périr dans ce triste naufrage ; mais il ne nous sauva la vie que par la perte de notre liberté ; et ce furent des corsaires qui nous recueillirent, ma Mère et moi, sur un débris de notre Vaisseau.
Après dix ans d'esclavage, une heureuse fortune nous rendit notre liberté, et nous retournâmes dans Naples, où nous trouvâmes tout notre bien vendu, sans y pouvoir trouver des nouvelles de notre Père.
Nous passâmes à Gênes, où ma Mère alla ramasser quelques malheureux restes d'une succession qu'on avait déchirée ; et de là, fuyant la barbare injustice de ses Parents, elle vint en ces lieux, où elle n'a presque vécu que d'une vie languissante. </p>
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<p class="speaker">Mariane</p>
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Oui, mon cœur s'est ému, dès le moment que vous avez ouvert la bouche ; et notre Mère, que vous allez ravir, m'a mille fois entretenue des disgrâces de notre Famille.
Le Ciel ne nous fit point aussi périr dans ce triste naufrage ; mais il ne nous sauva la vie que par la perte de notre liberté ; et ce furent des corsaires qui nous recueillirent, ma Mère et moi, sur un débris de notre Vaisseau.
Après dix ans d'esclavage, une heureuse fortune nous rendit notre liberté, et nous retournâmes dans Naples, où nous trouvâmes tout notre bien vendu, sans y pouvoir trouver des nouvelles de notre Père.
Nous passâmes à Gênes, où ma Mère alla ramasser quelques malheureux restes d'une succession qu'on avait déchirée ; et de là, fuyant la barbare injustice de ses Parents, elle vint en ces lieux, où elle n'a presque vécu que d'une vie languissante. </p>
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