I02-17
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Title
I02-17
Description
Ah ! ma Sœur, il est plus grand qu'on ne peut croire.
Car enfin, peut-on rien voir de plus cruel, que cette rigoureuse épargne qu'on exerce sur nous ? que cette sécheresse étrange où l'on nous fait languir ?
Et que nous servira d'avoir du bien, s'il ne nous vient que dans le temps que nous ne serons plus dans le bel âge d'en jouir ? et si pour m'entretenir même, il faut que maintenant je m'engage de tous côtés ; si je suis réduit avec vous à chercher tous les jours le secours des Marchands, pour avoir moyen de porter des habits raisonnables ?
Enfin j'ai voulu vous parler, pour m'aider à sonder mon Père sur les sentiments où je suis ; et si je l'y trouve contraire, j'ai résolu d'aller en d'autres lieux, avec cette aimable Personne, jouir de la fortune que le Ciel voudra nous offrir.
Je fais chercher partout pour ce dessein, de l'argent à emprunter ; et si vos affaires, ma Sœur, sont semblables aux miennes, et qu'il faille que notre Père s'oppose à nos désirs, nous le quitterons là tous deux, et nous affranchirons de cette tyrannie où nous tient depuis si longtemps son avarice insupportable.
Est une question
1
Est une exclamation
1
A comme scene
Is Referenced By
61096_2_16
Is Part Of
content
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<p class="speaker">Cléante</p>
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Ah ! ma Sœur, il est plus grand qu'on ne peut croire.
Car enfin, peut-on rien voir de plus cruel, que cette rigoureuse épargne qu'on exerce sur nous ? que cette sécheresse étrange où l'on nous fait languir ?
Et que nous servira d'avoir du bien, s'il ne nous vient que dans le temps que nous ne serons plus dans le bel âge d'en jouir ? et si pour m'entretenir même, il faut que maintenant je m'engage de tous côtés ; si je suis réduit avec vous à chercher tous les jours le secours des Marchands, pour avoir moyen de porter des habits raisonnables ?
Enfin j'ai voulu vous parler, pour m'aider à sonder mon Père sur les sentiments où je suis ; et si je l'y trouve contraire, j'ai résolu d'aller en d'autres lieux, avec cette aimable Personne, jouir de la fortune que le Ciel voudra nous offrir.
Je fais chercher partout pour ce dessein, de l'argent à emprunter ; et si vos affaires, ma Sœur, sont semblables aux miennes, et qu'il faille que notre Père s'oppose à nos désirs, nous le quitterons là tous deux, et nous affranchirons de cette tyrannie où nous tient depuis si longtemps son avarice insupportable. </p>
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<p class="speaker">Cléante</p>
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Ah ! ma Sœur, il est plus grand qu'on ne peut croire.
Car enfin, peut-on rien voir de plus cruel, que cette rigoureuse épargne qu'on exerce sur nous ? que cette sécheresse étrange où l'on nous fait languir ?
Et que nous servira d'avoir du bien, s'il ne nous vient que dans le temps que nous ne serons plus dans le bel âge d'en jouir ? et si pour m'entretenir même, il faut que maintenant je m'engage de tous côtés ; si je suis réduit avec vous à chercher tous les jours le secours des Marchands, pour avoir moyen de porter des habits raisonnables ?
Enfin j'ai voulu vous parler, pour m'aider à sonder mon Père sur les sentiments où je suis ; et si je l'y trouve contraire, j'ai résolu d'aller en d'autres lieux, avec cette aimable Personne, jouir de la fortune que le Ciel voudra nous offrir.
Je fais chercher partout pour ce dessein, de l'argent à emprunter ; et si vos affaires, ma Sœur, sont semblables aux miennes, et qu'il faille que notre Père s'oppose à nos désirs, nous le quitterons là tous deux, et nous affranchirons de cette tyrannie où nous tient depuis si longtemps son avarice insupportable. </p>
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