I02-5
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I02-5
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Tout à fait aise, je vous jure : car enfin la sévérité de mon père m'a tenue jusques ici dans une sujétion la plus fâcheuse du Monde. Il y a je ne sais combien que j'enrage du peu de liberté, qu'il me donne ; et j'ai cent fois souhaité qu'il me mariât, pour sortir promptement de la contrainte, où j'étais avec lui, et me voir en état de faire ce que je voudrai. Dieu merci, vous êtes venu heureusement pour cela, et je me prépare désormais à me donner du divertissement, et à réparer comme il faut le temps que j'ai perdu. Comme vous êtes un fort galant Homme, et que vous savez comme il faut vivre ; je crois que nous ferons le meilleur ménage du Monde ensemble, et que vous ne serez point de ces Maris incommodes, qui veulent que leurs Femmes vivent comme des Loups-garous. Je vous avoue que je ne m'accommoderais pas de cela ; et que la Solitude me désespère. J'aime le Jeu ; les Visites ; les Assemblées ; les Cadeaux, et les Promenades ; en un mot toutes les choses de plaisir ; et vous devez être ravi, d'avoir une femme de mon humeur. Nous n'aurons jamais aucun démêlé ensemble ; et je ne vous contraindrai point dans vos actions ; comme j'espère que de votre côté vous ne me contraindrez point dans les miennes : car pour moi, je tiens qu'il faut avoir une complaisance mutuelle ; et qu'on ne se doit point marier, pour se faire enrager l'un l'autre. Enfin nous vivrons, étant mariés, comme deux Personnes qui savent leur monde. Aucun soupçon jaloux ne nous troublera la cervelle ; et c'est assez que vous serez assuré de ma fidélité, comme je serai persuadée de la vôtre. Mais qu'avez-vous ? Je vous vois tout changé de visage.
Est une question
1
Est une exclamation
0
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<p class="speaker">Dorimène</p>
<p class="p autofirst">Tout à fait aise, je vous jure : car enfin la sévérité de mon père m'a tenue jusques ici dans une sujétion la plus fâcheuse du Monde. Il y a je ne sais combien que j'enrage du peu de liberté, qu'il me donne ; et j'ai cent fois souhaité qu'il me mariât, pour sortir promptement de la contrainte, où j'étais avec lui, et me voir en état de faire ce que je voudrai. Dieu merci, vous êtes venu heureusement pour cela, et je me prépare désormais à me donner du divertissement, et à réparer comme il faut le temps que j'ai perdu. Comme vous êtes un fort galant Homme, et que vous savez comme il faut vivre ; je crois que nous ferons le meilleur ménage du Monde ensemble, et que vous ne serez point de ces Maris incommodes, qui veulent que leurs Femmes vivent comme des Loups-garous. Je vous avoue que je ne m'accommoderais pas de cela ; et que la Solitude me désespère. J'aime le Jeu ; les Visites ; les Assemblées ; les Cadeaux, et les Promenades ; en un mot toutes les choses de plaisir ; et vous devez être ravi, d'avoir une femme de mon humeur. Nous n'aurons jamais aucun démêlé ensemble ; et je ne vous contraindrai point dans vos actions ; comme j'espère que de votre côté vous ne me contraindrez point dans les miennes : car pour moi, je tiens qu'il faut avoir une complaisance mutuelle ; et qu'on ne se doit point marier, pour se faire enrager l'un l'autre. Enfin nous vivrons, étant mariés, comme deux Personnes qui savent leur monde. Aucun soupçon jaloux ne nous troublera la cervelle ; et c'est assez que vous serez assuré de ma fidélité, comme je serai persuadée de la vôtre. Mais qu'avez-vous ? Je vous vois tout changé de visage.</p>
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<p class="speaker">Dorimène</p>
<p class="p autofirst">Tout à fait aise, je vous jure : car enfin la sévérité de mon père m'a tenue jusques ici dans une sujétion la plus fâcheuse du Monde. Il y a je ne sais combien que j'enrage du peu de liberté, qu'il me donne ; et j'ai cent fois souhaité qu'il me mariât, pour sortir promptement de la contrainte, où j'étais avec lui, et me voir en état de faire ce que je voudrai. Dieu merci, vous êtes venu heureusement pour cela, et je me prépare désormais à me donner du divertissement, et à réparer comme il faut le temps que j'ai perdu. Comme vous êtes un fort galant Homme, et que vous savez comme il faut vivre ; je crois que nous ferons le meilleur ménage du Monde ensemble, et que vous ne serez point de ces Maris incommodes, qui veulent que leurs Femmes vivent comme des Loups-garous. Je vous avoue que je ne m'accommoderais pas de cela ; et que la Solitude me désespère. J'aime le Jeu ; les Visites ; les Assemblées ; les Cadeaux, et les Promenades ; en un mot toutes les choses de plaisir ; et vous devez être ravi, d'avoir une femme de mon humeur. Nous n'aurons jamais aucun démêlé ensemble ; et je ne vous contraindrai point dans vos actions ; comme j'espère que de votre côté vous ne me contraindrez point dans les miennes : car pour moi, je tiens qu'il faut avoir une complaisance mutuelle ; et qu'on ne se doit point marier, pour se faire enrager l'un l'autre. Enfin nous vivrons, étant mariés, comme deux Personnes qui savent leur monde. Aucun soupçon jaloux ne nous troublera la cervelle ; et c'est assez que vous serez assuré de ma fidélité, comme je serai persuadée de la vôtre. Mais qu'avez-vous ? Je vous vois tout changé de visage.</p>
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